Le cintrage PVC raconté par Sylvain
Sylvain est un salarié discret et ne cherche pas à se mettre en avant. Quand il évoque son métier, ses gestes, ses outils, on sent que ça compte. Il choisit ses mots avec soin, à l’image de l’attention qu’il porte à son travail. Il fait partie de l’équipe depuis la création de FPPO en 1999 et aujourd’hui, il est le plus ancien salarié !

De l’apprentissage au lancement
Il n’est pas arrivé chez FPPO par hasard. Formé deux ans au cintrage chez un autre fabricant, il suit en 1999 l’ancien directeur qui lance FPPO. Quelques années plus tard, ils visitent ensemble une entreprise de cintrage à Toulouse. Le projet prend forme, une cintreuse est achetée en 2003. Et c’est là que tout commence vraiment, Sylvain se souvient : « Avant ça, je faisais un peu de tout. Le débit, le montage, la soudure. Je fabriquais des fenêtres complètes. Ça m’a permis d’apprendre le métier dans sa globalité. Quand j’ai commencé le cintrage, j’avais déjà la base. »
Il avait aussi l’envie, et surtout la mémoire des gestes : « avec l’arrivée de cette nouvelle machine, on pouvait faire de vrais cintres, propres, sans soudures, avec des rayons précis. Des pleins cintres, des œil de bœuf, du surbaissé… Ça ouvrait un nouveau champ de possibles. »
Le goût du sur-mesure
Le cintrage, ce n’est pas seulement un geste. C’est une suite d’étapes millimétrées, où chaque détail compte : lecture du dossier, calculs, traçage, découpe, trempage, mise en forme, contrôle qualité. Le métier de cintrage, c’est du sur-mesure à chaque commande. Chaque profil, chaque rayon, chaque contrainte client impose un regard nouveau, comme le souligne Sylvain, « c’est quasiment que du sur-mesure. Chaque commande est différente. Chaque jour, tu repars de zéro ».
Au-delà du cintrage, l’atelier réalise aussi des formes géométriques complexes – triangles, trapèzes – et soude de petits cadres grâce à la soudeuse une tête, outil indispensable au quotidien. Un savoir-faire qu’il partage avec son équipe, qu’il coordonne en tant que chef d’équipe, il veille aussi à la transmission des bons gestes et à la fluidité du travail collectif.
La préparation et le trempage
Avant d’être cintré, le PVC doit être assoupli. Chaque pièce passe alors dans un bain d’huile végétale chauffée à 135 °C. Ce n’est pas qu’une étape technique : c’est un moment de coordination, qui demande rigueur et réactivité. « Le trempage, tu ne peux pas le faire tout seul. À deux, on est synchro et faut pas traîner. Le PVC, il reste souple un court moment, alors chaque seconde compte. »
Ce travail d’équipe permet de manipuler les profilés en toute sécurité, tout en garantissant une chauffe homogène et maîtrisée. Car si la température est trop basse, le PVC casse. Trop haute, il se déforme. « Il faut le bon geste, au bon moment. Et pour ça, t’as besoin de quelqu’un qui connaît tes mouvements par cœur. »
Au-delà de la technique, ce binôme construit une confiance au quotidien. Dans l’atelier, on cintre en duo, on avance ensemble : c’est l’esprit d’équipe qui fait la différence.

Sylvain avec Maxime et Michaël, ses collègues au cintrage
L’intelligence du détail
La difficulté ne freine pas Sylvain. Au contraire. Ce qu’il aime, c’est ce qui demande réflexion. Ajustement. Précision. « Tu peux avoir deux cintres à faire sur la même commande. Et même là, il y a des subtilités. Un seul degré d’écart, et ça change tout. » Il sourit. C’est là que le métier commence vraiment. « On peut faire des erreurs, mais on ne doit pas envoyer quelque chose de mauvais. »
La patience est une vertu et la rigueur un réflexe. Le bon réflexe ? Vérifier. Toujours. « Quand je reçois un gabarit carton du client, je veux un maximum d’infos. Plus j’en ai, moins il y a de risques d’erreur. Et s’il y a un doute, j’appelle. Je préfère poser une question de plus que d’envoyer un cintrage bancal. »
Cependant, il faut garder en tête qu’une menuiserie cintrée ne peut pas toujours être parfaite ! Il faut parfois accepter les déformations visuelles car il est impossible de faire mieux sur certains profils et certains rayons.
Quand tout prend forme
Ce goût de la précision va jusqu’au bout du process : contrôle des angles, du vitrage, des soudures, de l’aspect final. La satisfaction ne vient pas du “vite fait”, mais du “bien fait”. « Je prends mon temps au soudage. Si tu rates, tu perds deux heures. Alors autant bien faire tout de suite ».
Et puis il y a le moment de vérité : l’assemblage. C’est là que tout se joue : « Ce que j’aime, c’est pas juste faire un cintre. C’est quand tout s’emboîte parfaitement. Le moment où le projet prend forme, où l’assemblage est réussi, où la soudure est parfaite, où la menuiserie s’intègre au millimètre près. Là tu sais que tu as bien bossé. »

Les projets qui restent
Avec plus de 25 ans de recul sur l’évolution du métier, Sylvain a vu les techniques s’affiner, les demandes se diversifier, les machines évoluer. Mais ce qu’il aime avant tout, c’est ce que les machines ne peuvent pas faire : l’œil, le geste, l’astuce. Ce qui se transmet par l’expérience. Parmi les menuiseries qui l’ont marqué ? Une anse de panier avec un rayon de 10 mètres, un gabarit sur-mesure à fabriquer, un cintrage inversé pour le showroom, complexe et inédit.
« C’est ça que j’aime : faire des choses que personne ne sait faire. Quand on te dit : “c’est compliqué”, et que toi, tu trouves la solution. »
L’humain derrière la technique
Au-delà du geste précis et des machines, c’est l’humain qui fait toute la différence. Avec patience, exigence et créativité, Sylvain fait de chaque menuiserie cintrée un geste maîtrisé où l’artisanat prend tout son sens. Son regard attentif, forgé par plus de vingt-cinq ans d’expérience, garantit que chaque pièce produite répond à nos standards de qualité.
Partez à la rencontre des femmes et des hommes qui font vivre les équipes FPPO au quotidien : découvrez leurs parcours, leurs métiers et ce qui les anime à travers leurs portraits !